Si d’aventure vous passez par San José, en Californie, faites une halte au 525 South Winchester Boulevard.
Cette maison, aussi appelée parfois la « maison des esprits » est l’œuvre de Sarah Winchester.
Sarah : « Je suis née en septembre 1839, à New Haven dans le Connecticut, sous le nom de Sarah Lockwood Pardee. »
« Mon mariage ? Je m’en souviens encore ! C’était le 30 septembre 1862. J’épouse alors William Wirt Winchester, le fils d’Oliver Fischer Winchester, fondateur et président de la Winchester Repeating Arms Company. »
« J’avais 23 ans, William lui, était fils unique. »
Elle épouse du même coup l’entreprise de fabrication d’armes à feu dont la fameuse carabine à répétition, la Winchester 73, « l’arme qui a conquis l’Ouest » et qui a rendu son époux richissime tout en laissant derrière la firme, une ardoise de dizaines de milliers de morts.
Sarah aime se promener dans son jardin, arpenter les couloirs de sa maison et se balancer dans son rocking-chair préféré. Sur son ordre, l’on fait sonner la grande cloche de la maison pour signifier qu’elle appelle les esprits.
Sarah : « Annie Pardee Winchester, c’est le nom de ma chère petite fille. Elle est née le 12 juillet 1866. Pour nous, c’était un jeudi radieux, …mais ma pauvre petite Annie n’a pas survécu. Une maladie infantile … Le docteur n’a rien pu faire… Elle s’est endormie pour toujours, quelques semaines plus tard. »
Sarah Winchester tombe alors dans une profonde dépression. Le couple n’aura pas d’autres enfants.
Sarah : « William m’a quitté quinze ans plus tard. C’était en mars 1881 et il n’avait que 43 ans. La tuberculose … Le docteur n’a rien pu faire pour le guérir. »
Sarah se retrouve alors seule, profondément éprouvée et désorientée. Elle se met très vite à penser qu’une malédiction s’abat sur elle et sa famille. Cela lui occasionnera des cauchemars durant plus de trente ans et l’’héritage colossal qu’elle obtient à la mort de son mari, ne la consolera en rien.
Sur les conseils d’un ami, et pour tenter de rentrer en communication avec ses chers disparus, elle décide d’aller consulter un médium à Boston…
Sarah : « Immédiatement, il m’a confirmé ses craintes : votre famille est poursuivie par les victimes des armes Winchester. Ce sont les esprits qui réclament vengeance, m’a-t-il dit sans hésitation. »
« Et puis il me conseilla de construire une maison pour moi-même et tous les esprits des personnes tuées par la carabine Winchester. Tant que les travaux avanceront, je vivrais. Il ne faudra jamais cesser de construire, jamais ! »
« Arrêter le chantier signifierait pour moi une mort certaine. »
Les bizarreries de la maison n’ont d’égale que le raffinement des matériaux utilisés par Sarah Winchester pour l’édification de cette extraordinaire bâtisse. La maison possède une remarquable collection de vitraux Tiffany ainsi que des parquets marquetés en bois précieux.
Elle dépense sans compter – 5 millions et demi de dollars de l’époque – pour la rénovation et l’agrandissement de la maison. Une somme qu’elle appelait l’argent du sang pour se délivrer de cette malédiction…
Sarah Winchester emploie des dizaines d’ouvriers pendant des années. Le travail est continu et les coups de marteau incessants, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an durant 38 ans.
Chaque nuit, Sarah fait appel aux esprits pour leur demander les aménagements et modifications à réaliser, au cœur de la maison, dans une unique pièce vide appelée « la chambre bleue » qu’elle seule peut fréquenter et où elle communique avec le monde des morts à l’aide d’un ouija, planchette en bois sur laquelle sont représentées les chiffres et les lettres de l’alphabet.
Le “ mystère ” de la maison est surtout dû à son étrange architecture sans aucune logique : des escaliers qui mènent au plafond, d’autres qui ne mènent nulle part, des pièces cachées, des fenêtres au plancher, des portes qui donnent sur le vide, d’autres portes qui s’ouvrent sur des murs, de faux placards et une multitude de passages secrets !
Mrs. Winchester semble guidée dans ses excès architecturaux par les fantômes de ceux qui ont perdu leur vie à cause des armes Winchester. Les esprits lui donnent ainsi leurs « instructions » et
Sarah dessine elle-même les plans qu’elle remet au matin au chef
charpentier. Sur ces indications farfelues, la maison ne cesse de changer et de s’agrandir en permanence.
Le nombre treize ainsi que le motif d’une toile d’araignée se retrouvent un peu partout car ils étaient pour elle, symbole de chance : les chandeliers comportent 13 branches, le plafond de la salle de bal comporte 13 panneaux, l’escalier principal 13 marches, la salle de douche 13 fenêtres.
Sarah Winchester meurt dans son sommeil le 5 septembre 1922, à l’âge de 83 ans.
La Maison Winchester est classée au patrimoine des monuments Américains.
La villa compte toujours 160 pièces, 10 000 fenêtres, 40 chambres, 47 cheminées, 950 portes, 40 escaliers, 2 salles de bal, 6 cuisines, deux sous-sols et trois ascenseurs !
« Pour garder tous ses esprits,
mieux vaut une grande maison ! »
Winchester Mystery House (San José, California, USA)
Réalisation Olivier DARNAY – Juillet 2009
Winchester Mystery House est au catalogue général de la BnF
BnF catalogue général – Voir la notice bibliographique du film
Olivier DARNAY
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